A la veille de la célébration de la journée internationale de la jeunesse, nous vous partageons l’histoire de Henry*, un jeune qui a connu une réussite extraordinaire. Sa réinsertion socioprofessionnelle est l’aboutissement d’un parcours jalonné d’échecs et d’efforts conjugués pour les surmonter. Aujourd’hui autonome, Henry est une référence pour les jeunes qui veulent se lancer dans la course à une vie réussie.
Quand le découragement fait place à l’espoir
Issu d’une fratrie de cinq enfants, Henry menait une vie normale comme n’importe quel autre enfant avant la mort de son père. Le départ de son père a bouleversé la vie de la famille, car c’est lui qui subvenait aux besoins essentiels et élémentaires des enfants et des autres membres de la famille.
Sa mère, Juliette*, était une femme courageuse, qui élevait seule ses enfants malgré les conditions difficiles imposées par la vie en ville, même si elle n’avait pas les possibilités et les compétences de base pour trouver un travail indépendant. Par conséquent, le défi de trouver un revenu pour répondre aux besoins quotidiens des enfants a engendré toutes les difficultés rencontrées par la famille.
C’est en 2016 que la famille d’Henry a été sélectionnée et admise dans le service de renforcement de la famille à Bujumbura. Depuis lors, la famille a reçu un soutien pour l’aider à surmonter ses difficultés et à devenir autosuffisante. “Parmi les difficultés auxquelles notre famille était confrontée, il y avait le manque de ressources suffisantes pour envoyer mes enfants à l’école, l’insécurité causée par le toit de la maison qui était en mauvais état, et l’absence de revenus suffisants pour répondre à nos besoins quotidiens”, raconte Henry. “Lorsque ma mère m’a dit que notre famille avait été admise dans un programme qui nous aiderait à sortir de la détresse, je me suis senti heureux car j’avais l’espoir que notre vie changerait pour le mieux.
Un rêve devient réalité
Heureux du soutien que sa famille a reçu, Henry déclare : “Pendant les cinq ans que nous avons participé au renforcement de la famille, notre vie s’est transformée grâce à l’aide apportée : frais de scolarité, fournitures scolaires et uniformes, intrants agro-pastoraux et tôle pour rénover notre maison.
En plus du soutien direct, Henry, sa mère et sa sœur ont bénéficié d’une série de formations et de renforcement des capacités qui ont amélioré leur leadership et leurs aptitudes à la vie quotidienne. Le soutien scolaire a permis à Henry et à ses frères et sœurs de poursuivre leur éducation, même si la famille a été émancipée alors qu’ils fréquentaient encore l’école fondamentale. Pour ce, Henry n’a pas pu terminer sa scolarité de base en raison d’une irrégularité présumée avant de passer en 9e année.
Il y a toujours un moyen !
Coupé en cours de route, Henry n’a pas perdu son courage ni sa volonté de réussir dans la vie. Il a donc décidé de se lancer dans une carrière professionnelle en suivant une formation accélérée en mécanique automobile grâce au soutien financier de SOS Villages d’Enfants au Burundi. “Après avoir bénéficié du kit de réinsertion, j’ai été rapidement réintégré dans le monde professionnel où j’ai connu beaucoup de succès grâce à mon savoir-faire et à ma crédibilité qui ont suscité la confiance de mes employeurs”, ajoute Henry.
Travaillant à la fois comme indépendant et comme salarié, ce jeune homme lève des fonds et investit constamment pour son avenir. “Actuellement, je suis devenu indépendant et j’aide ma mère à s’occuper de mes petites sœurs et de mon petit frère et à les envoyer à l’école”, rassure Henry, qui a déjà construit trois petites maisons à louer et investi dans l’élevage de porcs et de poulets avec l’argent qu’il tire de son travail de mécanicien.
Un avenir prometteur !
Henry gère son argent de manière rationnelle grâce aux compétences qu’il a acquises en matière d’éducation et de gestion financières par le biais du renforcement des capacités. Il est un modèle dans son entourage, comme il l’explique : “Actuellement, je suis vice-président de l’association Etoile d’amour, qui regroupe les anciens jeunes participants au renforcement de la famille et ceux de notre communauté, et j’économise au moins trente mille Burundais par semaine”, témoigne Henry avec fierté, en précisant que cette association est très bénéfique pour ses membres, car, grâce à son existence, le problème d’accès au crédit pour ses membres a été résolu.
Concernant les perspectives d’avenir, Henry est plus visionnaire. “Je suis très attiré par la mécanique automobile et j’aimerais développer mes compétences dans ce domaine. Je pense, par exemple, à créer mon propre garage automobile offrant une gamme de services de réparation et d’entretien de voitures et de renforcement des capacités. Ensuite, afin de réunir plus de fonds, j’envisage d’acheter au moins deux voitures-taxis que je déploierai en ville pour générer des revenus supplémentaires”, a-t-il déclaré avec confiance.
* : Son nom a été modifié pour des raisons de protection des données.