Un nouveau projet de renforcement du système communautaire de protection de l’enfance démarre ses activités au Burundi

SOS Villages d’Enfants a lancé en début du mois de mars, un projet de protection et promotion des droits de l’enfant au Burundi. Ce projet Nkingira Nkure Neza (protège-moi pour bien grandir) vient appuyer le système communautaire de protection de l’enfance dont les comités de protection de l’enfant constituent les premiers repères auprès des communautés qu’ils représentent. Financé par l’Union européenne et mis en œuvre en mairie de Bujumbura et dans les provinces de Gitega et Muyinga de janvier 2024 à décembre 2025, le projet Nkingira Nkure Neza sera exécuté en consortium avec l’Union des personnes handicapées du Burundi (UPHB).

Avec ce projet, SOS Villages d’Enfants entend redynamiser et renforcer les comités de protection de l’enfant (CPE), renforcer les organisations à base communautaires (OBC), sensibiliser les responsables des écoles partenaires et travailler avec eux dans la création des clubs scolaires de droits de l’enfant, développer un guide d’animation des clubs inclusifs et transversaux des droits de l’enfant et enfin  accompagner les familles les plus vulnérables, les Associations communautaires d’épargne et crédit (ACEC), les filles, les femmes et les enfants à besoins spécifiques liés à leur situation d’handicap.

Le projet Nkingira Nkure Neza veut atteindre une cible importante :

  • 3 CPE provinciaux, 6 CPE communaux et 60 CPE collinaires comptant 30 membres des CPE provinciaux; 60 membres des CPE communaux et 420 membres des CPE collinaires;
  • 60 Organisations à base communautaire (OBC) avec 1 800 membres;
  • 6 000 enfants de 60 écoles partenaires dont 20 écoles inclusives pilotes et 40 écoles satellites fréquentées par 54 000 enfants
  • 3 structures communautaires bénéficiant du financement à des tiers appuyant 5 000 enfants victimes des violations des droits de l’enfant
  • 30 OSC locales soutenant 1 200 enfants handicapés
  • 1 500 familles bénéficiaires directes prenant en charge 6 000 enfants/jeunes dont 1 000 enfants vulnérables venant de toutes les composantes de la population Burundaise

Identifiés en collaboration avec les administrations communales et collinaires, ces bénéficiaires proviennent de 60 collines des six communes d’intervention du projet à savoir Ntahangwa et Muha en mairie de Bujumbura, Gitega et Makebuko en province Gitega ainsi que Muyinga et Buhinyuza en province Muyinga.

Le projet Nkingira Nkure Neza enregistre la totale adhésion du ministère de la Solidarité nationale, des Affaires sociales, des Droits de la personne humaine et du Genre.  Dans son discours de circonstance, le Secrétaire Permanent de ce ministère, M.Pontien Hatungimana qui a réhaussé de sa présence les cérémonies de lancement officiel du projet, a déclaré, en présence de différents partenaires.  « Notre projet Nkingira Nkure Neza est venu au moment opportun dans le cadre de mise en œuvre de la politique nationale de protection de l’enfance dans son premier axe stratégique qui concerne la prévention et la réponse aux violences, exploitation, discrimination, abus et négligence, en mettant un accent particulier sur l’appui des familles vulnérables car la famille est la première tutrice de la protection des droits de l’enfant ». Il a réitéré sa reconnaissance à SOS Villages d’Enfants pour son dévouement et son expertise dans le domaine de protection de l’enfance au Burundi. « Son engagement envers la cause des enfants sert de modèle, et je suis convaincu que leur collaboration fructueuse avec les structures déconcentrées et vient parfaitement s’insérer en appui à la Politique Nationale de Protection de l’Enfance au Burundi».

Quant à la Cheffe de délégation de l’Union Européenne au Burundi, Amb. Elisabetta Pietrobon , elle a rappelé, dans son discours que les enfants sont susceptibles d’être les plus grands acteurs de changement et de développement durable dans leurs communautés et leurs pays. « Ils sont les dirigeants de demain et l’Union Européenne continuera ainsi de défendre les droits de chaque enfant et d’appuyer tous les acteurs défendant cette cause. Les enfants au Burundi représentent près de la moitié de la population burundaise (47,2 %) et 100 % de l’avenir et l’on ne peut pas se permettre de leur faire défaut». Pour elle, le renforcement des dispositifs territoriaux intégrés de protection de l’enfance dans les provinces de Bujumbura Mairie, Gitega et Muyinga est une nouvelle étape afin de garantir une offre territoriale de services de qualité et continue en matière de protection de l’enfance, de la détection à la réinsertion, aussi bien dans la promotion du changement de normes sociales que pour la prévention et la promotion du signalement des cas.

Dans son allocution, le Directeur National de SOS Villages d’Enfants au Burundi, M. Pascal Bizimana, a fait savoir que ce projet vient dans le contexte de la stratégie 2030 de SOS Villages d’Enfants International de venir en aide à un plus grand nombre d’enfants en difficultés. Il a rappelé qu’au Burundi, le dernier rapport de 2008 estimait à 650.000 le nombre d’orphelins et autres enfants vulnérables. Il a demandé au Gouvernement du Burundi, aux Agences des Nations – Unies et aux ONG internationales de conjuguer des efforts pour réaliser ou appuyer une étude sur la situation des enfants ayant perdu la prise en charge parentale ou courant le risque de la perdre au Burundi afin de disposer des données actualisées permettant de documenter les décisions prises dans le domaine de protection de l’enfance.

Parmi les grandes priorités du projet Nkingira Nkure Neza et dans le but de renforcer davantage les capacités techniques et de ressources des comités de protection de l’enfance, le projet a ciblé certaines priorités dont l’importance de la mise en place d’un système fonctionnel de protection de l’enfant, le renforcement des structures communautaires sur les mécanismes d’accueil et de prise en charge des enfants vulnérables, le soutien aux communautés et aux enfants dans leur capacité à faire du plaidoyer pour la protection de leurs droits et la promotion de cadres juridiques protecteurs ainsi que le renforcement en compétences parentales des familles et des communautés pour la prévention des cas d’abus et d’abandon d’enfants.

Signalons que plus tôt, au mois de février, des ateliers locaux d’information ont été organisés dans chaque province et commune d’intervention. En outre, un atelier d’orientation a été organisé à l’intention du staff du projet et des autres parties prenantes. Ces rencontres ont constitué des cadres d’échanges techniques auquel étaient conviés les différents intervenants.

Vue partielle des participants au lancement officiel

Vue partielle des participants

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