En cette date du 23 juin, le Père Fondateur de SOS Villages d’Enfants vit le jour en 1919. Il avait l’espoir qu’aucun enfant ne devrait grandir seul. Aujourd’hui, sa vision se réalise dans 136 pays du monde entier dont le Burundi.
Lorsque, par un bon jour du 23 juin 1919, le petit village autrichien d’Alberschwende voit naître dans une famille modeste, Hermann Gmeiner, personne n’osait parier que la vie des centaines de milliers d’orphelins du monde entier en allait être profondément bouleversée.
Hermann Gmeiner est le sixième enfant d’une famille qui en compte neuf. Très jeune, seulement âgé de six ans, il perd sa mère. Les jeunes orphelins sont alors confiés à la garde de la sœur aînée, Elsa, une sœur attentionnée, chaleureuse et aimante. Elle assume avec amour et dévouement toutes les charges de sa mère défunte. Ce modèle d’éducation, où toute la fratrie reste dans la maison familiale, aux soins de la grande sœur, substitut de la mère, inspirera Hermann Gmeiner dans son projet de création des Villages d’Enfants SOS. Ses excellents résultats au collège lui valent une bourse d’études lui permettant de commencer le lycée en 1936.
Malheureusement, comme beaucoup de ses camarades de classe, en 1940, il est enrôlé dans l’armée allemande où il combat sur plusieurs fronts européens. L’immédiat après-guerre change radicalement la vie de Hermann Gmeiner : il est profondément touché par le spectacle horrible des orphelins de guerre et autres enfants apatrides peuplant les rues de Vienne et d’autres villes secondaires d’Autriche, vivant de la mendicité, dormant à même le sol, ventres affamés et ballonnés, privés de toute affection, exposés aux maladies, à la rudesse de l’hiver, à toute sorte d’abus.
C’est cette image affreuse et douloureuse qui décidera Hermann Gmeiner à sauver cette enfance en détresse. Convaincu que les orphelinats et autres œuvres sociales ne suffisent pas à consoler des âmes profondément meurtries, il veut redonner à ces enfants ce qu’ils ont perdu de plus cher : un toit et une affection. Ainsi l’ébauche de son futur projet se dessine : un village, une maison, une mère, des frères et sœurs. En 1949, il fonde Societas Socialis pour concrétiser son projet. Malheureusement il ne rencontre que scepticisme, moqueries et bravade. Seule sa détermination et le soutien de quelques amis et autorités administratives et religieuses lui permettent de tenir le cap. C’est aussi en cette même année qu’il pose la première pierre pour la construction de la première maison pour orphelins à IMST.
Le 24 décembre 1950, Hermann Gmeiner est fier d’inaugurer, sans tambour ni trompettes, la toute première maison de 5 orphelins sous la garde et les soins de la toute première mère SOS Hélène DIDL. Le scepticisme et les moqueries d’hier vont céder place à l’admiration et aux encouragements. Des aides affluent de toutes parts en Autriche. Très rapidement, le petit village d’enfants d’IMST donnera naissance à de nombreux autres en Autriche, en Italie, en France. Pèlerin de la paix et de l’amour, Hermann Gmeiner sillonne l’Europe et le monde pour soulager la misère et l’angoisse des milliers d’orphelins de guerre en cette période des années 50 et 60 où les rivalités Est Ouest infligent à l’Humanité en général et aux enfants en particulier d’indicibles souffrances. Il est profondément ému devant le spectacle hideux des enfants abandonnés à eux-mêmes sur de nombreux théâtres de conflits en Asie, en Amérique, en Afrique, des enfants abandonnés par leurs propres parents, des victimes des catastrophes naturelles, des enfants de rue, etc…
Des centaines de villages d’Enfants SOS naissent ainsi partout dans le monde pour redonner du sourire à ces enfants dont les horizons paraissaient assombris à jamais. Le premier village d’Enfants SOS fut établi en 1979 à Gitega. Aujourd’hui, des centaines de milliers d’enfants en détresse ont retrouvé le goût de vivre. 34 ans après la disparition de l’illustre Père fondateur, son œuvre s’est diversifiée et renforcée. Hermann Gmeiner peut se reposer tranquillement dans sa tombe du Village d’Enfants SOS d’IMST et contempler fièrement « le plus sympathique miracle d’après-guerre ».
Au Burundi, au 31 décembre 2019, SOS Village d’Enfants a pris en charge 1415 enfants vivant dans cinq Villages d’Enfants SOS, dans les familles d’accueil volontaire et dans les foyers des jeunes à Bujumbura, Cibitoke, Gitega, Muyinga et Rutana. Elle compte également plus de 763 jeunes émancipés dont 370 diplômés d’Universités tant publiques que privées alors que 175 sont déjà marié(e)s. A travers ses Programmes de Renforcement de la Famille, plus de 11,735 familles vulnérables ont été appuyées pour une meilleure prise en charge de plus de 38,676 Orphelins et autres enfants vulnérables. De manière indirecte, plus de 150 000 membres de la communauté ont bénéficié des actions desdits Programmes.